Monsieur HONORE Arthur décéda a l'âge de 101 ans
(aujourd'hui, une rue du village porte son nom)

 

Monsieur HONORE Arthur est né le 14 février 1884 dans un petit village du Nord de la France, près de la frontière belge à Lécluse. Son père était marchand de paille et sa mère cabaretière. Plus tard il ne tarda pas à accompagner son père qui venait à Woignarue, comme saisonnier pour les foins, la moisson et les betteraves. Il se marie à Woignarue avec Berthe CAROUGE. Il apprendra tout d'abord le métier de serrurier puis très vite il achetera un cheval avec ses économies et décidera de travailler la terre mais  il connaîtera des difficultés pour s'installer dans le métier et, afin de payer ses fermages, il sera obligé de transporter les coffres-forts fabriqués dans l'usine Devillers à Woignarue jusqu'à la gare de Woincourt.

En août 1914, il est appelé sous les drapeaux et participe aux combats de la retraite de Belgique et de la bataille de la Somme. En 1915, son régiment, le 321ème d'infanterie est envoyé à SALONIQUE, il participera à la retraite de Yougoslavie. Après deux ans et demi passés là-bas, une brûlure au pied lui vaut enfin une permission à Woignarue. Quinze jours plus tard, au moment de rembarquer à Toulon, à bord du Colbert, il rencontre des camarades, c'est l'occasion pour fêter les retrouvailles mais hélas!!! quand il se présente sur le quai le bateau est parti...Le lendemain, il apprend que le Colbert a été coulé, torpillé par un sous-marin allemand. Il revenait de loin... Bléssé deux fois, sa conduite lui vaut la médaille militaire, la croix de guerre, deux citations à l'ordre du régiment. Rentré de guerre, en 1918, il se remet à la terre et exploite 15 hectares jusqu'en 1945, date à laquelle il monte son entreprise de battage.

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Info sur le navire COLBERT

Patrouilleur auxiliaire (1915 - 1917) construit au Havre en 1914, ce navire de commerce, de la Compagnie Havraise et Péninsulaire, est réquisitionné le 14 novembre 1915 à La Rochelle. Sa fin sera tragique, le 30 avril 1917, lorsqu'il est torpillé par le sous-marin UC37 en Méditerranée. (Caractéristiques : 5394 jb).

Cargo à vapeur de 5 294 tx, lancé le 26 août 1908 pour le compte de la Compagnie Havraise Péninsulaire. Réquisitionné en 1915, il sera torpillé le 29 avril 1917 par le sous-marin allemand U-37 entre Marseille et Salonique.

COLBERT à quai à Alger

Navire de commerce de la Compagnie Havraise Péninsulaire (CHP)
1908 : lancé pour le compte de M. Grosos & Fils, actionnaire de la CHP
14.11.1915 : réquisitionné à La Rochelle
06.04.1916 : repousse au canon une attaque du sous-marin allemand U 39 après un combat de 2h00. Touché 8 fois au cours du combat, est secouru par des patrouilleurs de la Marine Nationale
1917 : ravitailleur de l’armée d’Orient
30.04.1917 : torpillé et coulé par le sous-marin allemand UC 37 (OL Otto Launburg) en Méditerranée, lors d’un voyage entre Marseille et Salonique. Coule à l’est du port de Bône (Algérie), le Cdt Commelin de Lavole disparaît avec son navire et 50 autres victimes.

Récit du second capitaine Frédéric Rouillé à propos du naufrage :

https://forum.pages14-18.com/viewtopic.php?t=43252

"Je viens de quitter le quart lorsque COLBERT est secoué par une violente explosion. Une gerbe d'eau monte jusqu'au sommet de la cheminée. Nous venons d'être touchés par une torpille.
Le premier moment de stupeur passé, nous nous rendons compte que la cloison étanche entre la machine et la cale 4 est détruite. L'eau s'engouffre avec violence par la brèche de la coque. COLBERT s'enfonce par l'arrière sans prendre de gite.
Les hommes courent aux postes de sauvetage, descendent les embarcations à la mer, opération difficile à cause de la vitesse du navire. Elles cognent violemment le long de la coque. Les radeaux sont largués et tombent le long du bord.
COLBERT S'enfonce de plus en plus par l'arrière. A un moment donné, il se cabre. Tout ce qui se trouve sur la partie avant dégringole, fauchant tout sur son passage.
J'étais près de la cheminée où l'eau arrive en trombe. Je me jette à la mer et j'ai la sensation d'être dans une véritable tornade liquide. Combien de temps pour remonter à la surface ? Je l'ignore, mais à force de nager et de me débattre, je fais surface. Il était temps car je commençais à suffoquer. Je regarde autour de moi : la mer est couverte de balles de foin et d'objets hétéroclites. Je saisis une balle de foin et je peux enfin m'y reposer."

Outre une citation à l'ordre du corps d'armée, le commandant Rouillé fut fait chevalier de la Légion d'Honneur en 1961. Il fut le parrain de la promotion 1966 des élèves de l'Ecole Nationale de la Marine Marchande de Saint Malo.

(source : "Les 110 ans de la Havraise Péninsulaire" de Charles Limonier)

Voici les circonstances du torpillage du COLBERT

Le COLBERT, 8000t, armateur Groszos et Fils, avait quitté Marseille le 28 Avril 1917, en convoi avec l’HIMALAYA, transportant des troupes à destination de Salonique .

Capitaine COMMELIN de LAVOLE Lieutenant de Vaisseau auxiliaire immatriculé à Saint Nazaire
Second ROUILLE Frédéric Capitaine au long cours immatriculé à Saint Malo
Lieutenant LE DAMANY Louis CLC immatriculé à Dinan
Lieutenant GAUTIER Elie CLC immatriculé à Granville

Armé d’un canon servi par

GERMAIN Marius QM canonnier
DEVOS Jules Mlot canonnier
SALABERT Noël Mlot canonnier
KERISIT Yves Mlot fusilier
TADDEI Louis Canonnier auxiliaire

Autres militaires embarqués à l’équipage

GILBERT René Timonier
PEYROT Albert Boulanger coq
VACANCE Auguste Boulanger coq
DENOUAL Emile TSF

Total équipage 48
Total passagers 152

Le 30 Avril à 10h00, le convoi se trouve par 37°12N et 08°25 E (NW du cap Rose) route au N75E en ligne de file, HIMALAYA en tête et COLBERT en seconde position à 800m.

Beau temps, mer peu houleuse, bonne visibilité.

Soudain, le canonnier Salabert voit à 60m sur tribord le sillage d’une torpille. Il sonne la cloche de brume. L’officier de quart, le 2e lieutenant Gautier, met la barre toute à droite, mais il est trop tard. La torpille frappe le navire entre les cales 3 et 4, à 4m sous la flottaison. L’eau envahit immédiatement les machines par le tunnel, avec une telle rapidité que mécaniciens et chauffeurs ne songent qu’à se sauver, laissant les machines en marche.

L’officier de quart fait tinter la cloche pour appeler aux postes d’abandon. Il tente de diriger les opérations de sauvetage, mais doit quitter la passerelle, le navire s’enfonçant rapidement. L’eau sortait déjà par les manches du château une minute après l’explosion.

Officiers et équipage sont à leur poste et tentent de rassurer les passagers et de déborder embarcations et radeaux. Mais le sauvetage est difficile en raison de la frayeur des passagers et de la rapidité avec laquelle le navire s’enfonce. L’ordre de stopper n’ayant pas été donné, les embarcations chavirent et les radeaux s’éloignent de ceux qui se jettent à la mer pour les rejoindre. Sur 4 embarcations, une seule put être utilisée.
En fait, équipage et passagers durent surtout leur salut aux ceintures de sauvetage et aux divers engins flottants, bottes de paille, planches, auxquels ils s’accrochèrent.

Le COLBERT disparut à 10h05, cinq minutes seulement après l’explosion de la torpille.

A 10h30, le sous-marin émergea et accosta l’embarcation. Il y avait deux hommes sur le kiosque dont un officier, sans doute le commandant, imberbe et qui parlait français. Il demanda le nom du navire. On lui répondit « le COLBERT ». Le sous-marin, gris clair, long d’environ 70m, avait un canon de 90 ou 100mm sur l’avant du kiosque.
Le sous-marin resta en surface une dizaine de minutes, au milieu des épaves. Puis il s’éloigna vers l’Ouest, en surface, à 10h40. C’est alors qu’un chalutier arrivant de l’Est ouvrit le feu et trois obus tombèrent entre 10 et 30m du sous-marin. Celui-ci plongea aussitôt, en moins de deux minutes.

Ce chalutier, l’ALCYON recueillit les naufragés qui étaient restés entre deux heures et deux heures trente dans l’eau.
10 hommes du COLBERT, dont le commandant, et 48 passagers avaient disparu.

Tous, hommes d’équipage comme passagers témoignent de leur reconnaissance au commandant de l’ALCYON et à tout son équipage pour les soins qui leur ont été donnés à bord.
Ils louent aussi le sang-froid, le courage et le dévouement des officiers et marins du COLBERT pendant les opérations de sauvetage jusqu’à l’arrivée du chalutier.

Se sont particulièrement signalés :

GAUTIER Elie CLC 2e lieutenant Granville
GERMAIN Marius QM canonnier
DUCHENE Claude Maître charpentier Marseille
ARTIE Achille 1er chauffeur Bayonne
DUPRAT Blaise Chauffeur Bayonne

qui se sont jetés à la mer pour sauver des militaires au moment où ils coulaient, et les ont ramenés sur les radeaux.
Le lieutenant Gautier a quitté le bord le dernier après avoir dirigé dans de bonnes conditions la mise à l’eau d’une embarcation et d’un radeau chargés de militaires. Il s’est jeté à l’eau muni de sa seule ceinture de sauvetage au moment où le navire se dressait verticalement. Il a aussitôt gagné un radeau qui flottait à 20m et sur lequel se trouvaient 10 hommes. Il leur a recommandé de s’allonger sur le radeau et de s’y cramponner pour ne pas être entraînés par les remous. Bien que submergés à deux reprises pendant que le navire coulait, les hommes, encouragés par le lieutenant Gautier y restèrent cramponnés sauf deux qui faillirent couler. Le lieutenant Gautier se jeta à nouveau à la mer et parvint à les ramener sur le radeau.

L’ALCYON est arrivé à Bône à 17h00. L’équipage fut dirigé sur la caserne où il fut habillé et nourri.

L’enquête est dirigée par le CF Wolf.

Liste des marins rescapés du COLBERT

ROUILLE Frédéric Saint Malo
LE DAMANY Louis Dinan
GAUTIER Elie Granville
LESCOP Charles Le Havre
PERSON Victor Le Havre
SAVIDAN Charles Le Havre
GACHET Thomas Vannes
MATTEFI Antoine Marseille
TOCHE François La Ciotat
CORSO Léonard Alger
HALGAND Jean Saint Nazaire
ANDREU Charles Nantes
BONNIEUL Ernest Saint Pierre et Miquelon
CREPIN Gaston Marseille
HERJEAN Yves Camaret
HAMON François Saint Brieuc
DUCHENE Claude Marseille
ASTIE Achille Narbonne
HENAFF Jean Brest
TOULLIEF François Quimper
GORON Ernest La Rochelle
DUPRAT Blaise Bayonne
RAZER Vincent Lorient
DESCAMPS Jean-Baptiste Boulogne
RIERE Vincent Port Vendres
CATONI Joseph Bastia
POLON Joseph Oran
RICHAUD René
COTARD Jean-Baptiste Saint Brieuc
ROBERT Victor

Militaires appartenant à l’équipage

GERMAIN Marius
KERISIT Yves Audierne
SALABERT Noël Cette
DEVOS Jules
GILBERT René
VACANCE Auguste
PEYROT Albert
DENOUAL Emile

Soit 38 rescapés sur 48 hommes d’équipage.

Récompenses

L’officier enquêteur signale que le sauvetage a été très difficile, l’eau ayant envahi les machines et celles-ci n’ayant pu être stoppées. Cela a entraîné de nombreuses disparitions, dont celle du capitaine Commelin. Celui-ci s’était distingué quelques jours auparavant en manoeuvrant adroitement pour éviter une torpille.

Sont cités à l’ordre de l’armée

COMMELIN François LV auxiliaire Commandant le COLBERT

« A fait preuve au cours de plusieurs rencontres avec des sous-marins des plus belles qualités de sang-froid et de courage. A disparu le 30 Avril 17 avec son bâtiment torpillé. Déjà cité à l’ordre de l’armée et décoré pour faits de guerre. »

ROUILLE Frédéric CLC Second capitaine du COLBERT

« Officier particulièrement énergique. S’est signalé lors du torpillage de son bâtiment dont il a assuré l’évacuation avec le plus grand sang-froid. Déjà cité et décoré pour fait de guerre »

Sont cités à l’ordre de la Division

GAUTIER Elie CLC Lieutenant
GERMAIN Marius QM canonnier
DUCHENE Claude Mtre charpentier
ASTIE Achille 1er chauffeur
DUPRAT Blaise Chauffeur
HENAFF Jean Chauffeur

« Pour l’énergie et le dévouement dont ils ont fait preuve lors du torpillage de leur bâtiment par un sous-marin »

Le sous- marin attaquant

C’était donc l’UC 37 de l’OL Otto LAUNBURG (mis en service le 17 octobre 1916 - Hors service le 25 novembre 1918)

le sous-marins côtier type UC II

Description

Le Unterseeboot type UC II était une classe de sous-marins côtiers (Unterseeboot) mouilleur de mines construite en Allemagne pour la Kaiserliche Marine pendant la Première Guerre mondiale.

De par le nombre de vaisseaux ennemis détruits, les U-Boots de type UC II sont la conception de sous-marin la plus titrée de l'histoire: selon les estimations modernes, ils ont coulé plus de 1 800 navires ennemis

Conception

Les navires étaient à double coque avec une meilleure tenue en mer par rapport à l'UC.

D'un déplacement de 417 tonnes, Les U-Boots de type UC II étaient armés de canons de pont, de 7 torpilles et jusqu'à 18 mines type UC200.

Quelques U-Boote ont été améliorés en 1918 pour avoir un canon de 105 mm approvisionné de 120 coups.

 

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UNE AUTRE CENTENAIRE A WOIGNARUE EN 1743

 

 

Le 16 novembre 1743, sur les trois heures de relevé est morte agée de cent ans et le lendemain a été inhumée dans le cimetière de cette paroisse Marie AVIS veuve d'Etienne MAHIEU en présence de Charle MAHIEU et de Jean Baptiste BLONDIN sousignés avec nous Obry curé