Les Bas-Champs sont des étendues vertes de
4000 hectares, résultant du combat de l'homme avec la mer.
Dès
le Moyen âge, l'homme amorce la conquête des terres par endiguement
successifs, pour permettre à l'agriculture de se développer.
Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle,
le Hable était l'exutoire principal de ces eaux collectées. Aujourd'hui
avec l'isolement définitif du Hable, les eaux sont canalisées par
des collecteurs qui débouchent dans la Baie de Somme par un système
de vannes. Il s'agit du canal de Cayeux, de Lanchères et de Brutelles.
L'importance de ces ouvrages a conduit les propriétaires
à se regrouper en association, en 1799 : les "WATERGRAVES" et depuis 1931
: "L'ASSOCIATION SYNDICALE DES BAS-CHAMPS".
Le Hable ou "Havre"qui signifie port, depuis son origine jusqu'en 1752 communiquait avec la mer. A marée haute, le flot se répendait dans toute l'étendue de la lagune, en y pénétrant par une large ouverture. A marée basse, l'intérieur asséchait en partie, mais il restait une espèce de chenal de communication entre le hable et la mer. Il fut reconnu sous Richelieu (1639) comme le seul port de guerre possible entre Calais et Cherbourg.
Sur cette carte de 1764 on apperçoit très
bien l'ouverture du Hable
(Carte 21,5 x 32 cm
- Collection d'Anville - Côte Ge DD 2987 (921) BNF Richelieu Cartes et Plans
Reprod. Sc 87/1061)
BELLIN, Jacques-Nicolas -
1703-1772. Cartographe
Sous l'effet des courants dominants, l'ouverture du hable devint de plus en plus difficile d'accès. En 1750 , le comte de ROUAULT, Seigneur de Cayeux, obtint un arrêt du Conseil d'Etat ordonnant de barrer l'entrée du hable par une digue transversale.
Le Hable
d'après un dessin du 3 août 1667
(archives nationales référence N.3 Somme
78)
Aujourdhui le Hable est un étand
d'eau douce qui attire des milliers d'oiseaux migrateurs : plus des deux-tiers
des espèces dénombrées en Europe y ont été
observées. La faune et la flore font l'objet d'une protection particulière.
Les Bas-Champs sont pour l'agriculture une
richesse économique importante.
L'agriculture
Les Bas-Champs sont pour l'agriculture une richesse
économique importante. Ce ne sont pas moins de 80 exploitations agricoles
qui valorisent 3 750 hectares consacrés à l'agriculture dans les
Bas-Champs dont 460 ha sur la commune de Woignarue soit 28 %.
Les
conditions d'exploitation y sont plus difficiles qu'ailleurs en raison du morcellement
des parcelles, de la présence de fossés de drainage, de la constitution
des sols, de plus dès qu'une pluie fait son apparition les terres deviennent
inaccessibles pour les tracteurs.
Depuis
que ces terres ont été conquises sur la mer, on n'y cultive céréales
37 % - surfaces fourragère 50 % - bettraves sucrières 8% - pois
et colza 5%.
.La digue
Depuis plus de 200 ans, les apports de galet venant du sud s'amenuisent en raison des obstacles dressés sur leur route, par des ouvrages portuaires, ce qui entraîne une fragilité importante de la digue ; les apports ne compensent plus leurs déplacement vers le Nord. Cette digue longue de 16 kms allant de Ault au Hourdel résulte de l'écroulement de la falaise normande qui libère des blocs de silex contenus dans la craie. Les mouvements des vagues les use et les polit, ce qui donne cette forme caractéristique.
Cette digue malheureusement doit faire face aux assauts des vents et des vagues....
Une marée de forte amplitude, des vents orientés face à la côte et une digue affaiblie par le manque de galets, la digue n'a que peu de chance de résister.
1912, 1914, 1924, 1927, 1932, 1935, 1938, 1941, 1972, 1977, 1984 et 1990 années des inondations les plus importantes des Bas-Champs par la mer.
Vue du camping municipal de WOIGNARUE pendant les inondations de 1990
Voilà à quoi ressemblait les Bas-Champs avant la tempête
Les Bas-Champs après la tempête
La digue a rompue sous des vents d'ouest atteignant
les 90 km/h avec des rafales à 150 km/h,
les éléments déterminants étant
la marée de forte amplitude et des vents orientés face à
la côte.
Celle ci n'a pas résister très longtemps,
ce sont 2500 hectares qui se retrouvent ainsi sous les eaux.
Des animaux sont noyés, des maisons sont inondées
et une centaine d'exploitation sont sinistrées.
Les terres doivent être désalées.
Après assèchement, du gypse (sulfate de
calcium) ajouté au chlorure de sodium (sel) donnera après épandage,
du chlorure de calcium et du sulfate de sodium cela pour accélérer
le lessivage des terres.
vue aérienne des Bas-Champs innondés depuis ONIVAL vers CAYEUX-SUR-MER