LA GABELLE et ses Gabelous
 

"Les Gabelous" employés des Gabelles, fonctionnaires chargés d'appliquer la réglementation de l'impôt sur le sel.
Cet impôt a été instauré au XIVe siècle. L'impôt de la gabelle n'est pas uniforme dans le royaume.


On distingue :

Les pays de grande gabelle : le sel provient essentiellement des marais salants de l'Atlantique, est entreposé dans des greniers à sel pour une longue période séchage avant la vente. (la Picardie en fait partie)  Le sel y est très cher et la consommation d'une certaine quantité est obligatoire. Seul quelques officiers, nobles et clercs peuvent se procurer du sel à prix marchand, exonéré du droit de gabelle (privilège du franc salé).

Les pays de petite gabelle :  le sel provient des marais salants de la Méditérannée, la demande est inférieur à la production. Le prix du sel y est très bas et la consommation est libre.

Les pays redimés :  en 1553, contre une légère redevance, il se sont rachetés du quart (quart de la valeur du sel) ou du quint (cinquième partie de cette valeur). La consommation y est très importante.

Les pays de salines : ils produisent le sel gemme de Franche-Comté et de Lorraine.

Les pays de quart-bouillon : le sel mélangé de sable est recueilli sur les côyes puis traité par ébulition.
Ces pays versent un quart au trésor royal.

Les pays exempts : le commerce et les prix sont totalement libres.

 

Des agents de la Gabelle (gabeleurs) font des visites à domicile : il faut pouvoir fournir à leur demande des billets de gabellement qui apportent la preuve de la quantité de sel achetée régulièrement au grenier à sel.

Lors de la réunion des Etat-Généraux du 5 mai 1789, les habitants de Woignarue se plaignent de ne pouvoir acheter la quantité de sel qui leur est nécessaire et de ne pouvoir l'utiliser comme bon leur semble, étant assujettis aux visites des employés de ferme. (extrait du cahier de doléances)

Il y avait sur le littoral à Hautebut une brigade à deux ou trois cent mètres au nord du Corps de Garde, composée d'un sous-brigadier et de six préposés. Cette construction était appelée "Fermes du Roy". Plus tard cette ferme sera appelée ferme Gapenne puis ferme des galets.(son propriétaire en 1894 est Mr NIQUET Henri François)

A gauche la Ferme des galets

et à droite

ce qu'il subsiste aujourd'hui

Voici une liste des personnes que j'ai pu retrouver au cours de mes visites aux Archives Départementales d'Amiens.

1721      SAGOT Charles (décédé en 1721, 61 ans) Employé dans les fermes du roy au poste d'Hautebut.
1721      PELLETIER François                                                   "

1729      DUPUIS .......    (décédé en 1729)                                 "

1753      VILLEFROY Jean-Baptiste                                          "

1753      TELLIER Thomas                                                        "

1773      DUMONT Barthélémi  (décédé en 1773, 60 ans)        "

1773      BOUCHER Nicolas                                                      "

1776      DUFOUR Nicolas Joseph                                             "

1783      DEVIENNE Jean-François                                            "

1785      DESAIRE Jean-Baptiste                                                "

1785      PRUVOS François                                                        "

FOURDRIN Michel - V..ALLART ? Jacques - THUILLIER Claude - SENECHAL Louis- ROSE ? Charles - RIDOUX Jean Baptiste - PACOT Jacques - LEQUIEN François Eustache - ENGATTE ? Philippe - DULANGE Théodore - DUFLOT Pierre - DANTIER François Antoine (1774)

 la révolution de 1789 supprimera l'impôt sur le sel.

L'entrepôt à sel de Saint-Valéry-sur-Somme

Situé sur la quai Lejoille qui borde le port de Saint-Valery-sur-Somme, l'entrepôt des sels a été construit sous l'impulsion de François Lebaud en 1733-1734 dans le but de stocker le sel qu’apportaient les bateaux. De là, le sel était redistribué dans les greniers à sel de Picardie, de Champagne et de Bourgogne1.

Soixante ans après sa construction, l’entrepôt perdit sa destination primitive, la Révolution française ayant mis fin à la gabelle. Le bâtiment appartint à des propriétaires successifs et fut racheté en 1982 par la municipalité.

L'entrepôt aux sels de Saint-Valery était constitué de trois magasins distincts de 45,5 m de long, de 12 m de large et de 13 m de haut, il pouvait contenir 18 à 20 000 tonneaux de sel. C'était l'un des plus vastes entrepôts du royaume (3 700 m2).

La toiture primitive qui recouvrait les trois travées de l'entrepôt s'effondra en 1935. Le bâtiment repose sur des soubassement en grès et les murs de brique sont chaînés verticalement de pierre blanche. Les cloisons internes et les escaliers qui permettaient le stockage de 384 000 minots de sel (soit environ 19 000 tonnes) ont disparu.

L'entrepôt de Saint-Valery est le seul exemple subsistant en France d'entrepôt aux sels de cette ampleur. Il est protégé au titre des monuments historiques : classement par arrêté du 1er juillet 1991

(source Wikipedia)