AMOURETTE Jules Honoré

Fiche de matricule militaire

Fiche de déçès

Grade, unité : Canonnier - 83e R.A.L.T. Régiment d'Artillerie Lourde à Tracteur
Matricule au recrutement : 1288 - Abbeville (Somme) - Subdivision

Naissance : 26/09/1897 WOIGNARUE

Situation familiale : Fils de Jules Alfred Oscar et de Marie Françoise DENIBAS

Décès : 09/04/1919 (21 ans) Saint-Brieuc 22 - Côtes-d'Armor

Lieu, complément : Hôpital mixte
Genre de mort : Mort des suites de maladie contractée en service
Mention Mort pour la France : Oui

Historique du 83e R.A.L.T.

Une paire de tracteurs Latil TAR de l'A.L.G.P en août 1917 en Belgique.

(source : Pages 14-18 Forum)

14-18. Saint-Brieuc panse les plaies

En 1916, le couvent des Filles du Saint-Esprit dispose de 170 lits. (Archives de la maison des soeurs du couvent Saint-Esprit)

Pendant la Grande Guerre, plus de 10.000 hôpitaux et leurs annexes étaient répartis dans 3.500 communes de France. Comme dans beaucoup de ces villes, pour la majorité desservie par une voie ferrée, Saint-Brieuc a vu s'ouvrir dans ses quartiers plusieurs de ces établissements sanitaires.

Le premier train de blessés arrive à Saint-Brieuc le 25 août 1914, à 4 h 30. 600 soldats plus ou moins grièvement atteints sont sortis des wagons et transportés vers les hôpitaux de la ville.

Le couvent des Filles du Saint-Esprit. Répertorié comme l'hôpital complémentaire n° 18, il accueille lui aussi son lot d'estropiés. Ici, on s'organise comme on peut pour faire de la place aux blessés, 80 lits ont été installés dans la salle Saint-Jules et la salle du Noviciat. Les soeurs infirmières prodiguent les soins et les autres, anciennes enseignantes, privées d'école depuis les lois Combes de 1902, assurent les tâches quotidiennes et veillent au fonctionnement de l'établissement où vivent aussi près de 300 religieuses de la congrégation. Elles participent également à « l'effort de guerre » en envoyant des colis aux hommes sur le front. Au fil des ans, le nombre des blessés accueillis dans le couvent continue d'augmenter et des soldats étrangers y sont même dirigés. En 1916, le couvent dispose de 170 lits. La mère supérieure s'inquiète auprès des autorités militaires expliquant que, si 80 lits ont été mis à la disposition de soldats belges, il convient d'en réserver 90 « à nos chers Français ». En 1917, arrivent des Russes, puis en 1918 des tirailleurs sénégalais. « Les soeurs tombent de fatigue », écrit la supérieure. Elle souligne dans plusieurs lettres écrites à la direction des services de santé de l'armée, les difficultés rencontrées « pour la bonne marche de la congrégation », confrontée en cette fin de guerre à l'inquiétante montée de la tuberculose qui frappe les populations civiles. Ce n'est qu'en février 1919 que l'hôpital couvent sera relevé de ses obligations militaires.

Le Lycée. Aujourd'hui collège Le Braz, il se transforme lui aussi en hôpital sous les yeux des élèves. Parmi eux, Louis Guilloux. Dans un de ses romans, l'écrivain briochin écrit : « Tous les jours arrivent des voitures qui transportent des soldats au visage défait et livide, allongés sur des brancards. Dans les couloirs, certains se promènent le bras en écharpe. D'autres, éclopés, marchent en boitant. Ils paraissent venir d'un autre monde. »

L'école normale des instituteurs. Rue de La Corderie, on soigne également (hôpital complémentaire n° 8). La fille du directeur de l'école annexe, Suzanne, n'a pas encore 20 ans quand commence la guerre. Sans hésiter, pétrit des leçons qu'elle a reçues en classe, elle rejoint les infirmières bénévoles. Son fils, Georges Ménage, conserve le cahier d'écolier où, d'une belle encre violette, elle avait écrit « pour la jeune fille et la femme, le devoir est de créer une atmosphère morale et de donner confiance ». Nombreuses sont, en effet, les femmes qui viennent apporter leur aide aux quatre hôpitaux auxiliaires, mis sur pied par les sociétés d'assistance de La Croix-Rouge française pour soulager les hôpitaux complémentaires.

Les écoles. La société de secours aux blessés militaires gérait les hôpitaux installés à l'école Saint-Charles et à l'école de La Providence. L'Association des Dames françaises oeuvrait à la brosserie « Pitet aîné et compagnie », boulevard Laënnec. L'Union des femmes de France avait en charge l'hôpital installé au 6, de la rue Saint-Benoît, dans l'école secondaire des filles.

La caserne Guébriant. De l'autre côté de la ville, dans le cimetière de l'Ouest, ont été inhumés les soldats prisonniers allemands, morts à Saint-Brieuc qui, pour la plupart, avaient été soignés dans l'infirmerie de la caserne Guébriant.

Source : Le Télégramme Publié le 20 août 2014-Modifié le 20 août 2014 à 08h45 Patrick LE NEN