DEVILLANCOURT Gaspard Victor Alfred
Grade, unité : Chasseur
- 8e B.C.P. Bataillon de Chasseurs à Pied
Le 8e B.C.P. opère sous ce sigle pour l'ensemble des conflits auxquels
il a pris ...
Matricule au recrutement : 1088 - Abbeville (Somme) - Subdivision
Fils d'Alphonse Fulgence Maxime et de HUART Marie Madeleine Alfrède
Décès : 23/08/1914 (21
ans) Arrancy - Pour info, « Arrancy(55) » s'appelle «
Arrancy-sur-Crusne(55) » depuis 1922 (55 - Meuse)
Genre de mort : Tué à l'ennemi
Mention Mort pour la France : Oui
Jugement : 12/05/1920 ABBEVILLE
Transcription : 27/07/1920 WOIGNARUE
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Historique du 8e B.C.P. Bataillon de Chasseurs à Pied
Après les premiers engagements à la limite Nord du département de la Meuse à BEUVEILLES et au Bois de Tappes, c'est la défense héroïque d'Arrancy, le 23 août 1914, contre des forces ennemies dix fois supérieures en nombre. Le bataillon, après douze heures de lutte ardente, sa mission remplie, se replie sur ordre et reçoit du général Rocques la promesse d'une citation à l'ordre de l'Armée qui ne sera pas suivie d'effet, le Général ayant été tué quelques instants plus tard.
Le bataillon porte la fourragère a la couleur du ruban de la Légion d'honneur obtenue le 19 décembre 1918. En réalité, le Groupe a(vait) les trois fourragères (Légion d'Honneur, Médaille militaire et Croix de guerre 1914-1918) mais par humilité (comme tout chasseur), il n'a porté que la plus élevée… Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec six citations à l’ordre de l’Armée, une citation à l’ordre du Corps d’Armée.
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Le 23 août 1914, le village d'Arrancy-sur-Crusnes qui dispose d'une remarquable position géographique, est encerclé par un dispositif allemand qui force les régiments français à reculer progressivement vers Constantine. La 12ème division de réserve, sous les ordres du Général Herr, se positionne défensivement et attaque le village à l'aube du 24 août sous un feu d'artillerie lourde.
« Dès l'aube nous étions arrosés de projectiles et nous subissions de lourdes pertes », raconta un soldat français.
Après d'âpres combats au corps à corps, les forces allemandes entrent vers midi dans Arrancy sur Crusnes. Cette terrible journée laisse sur le terrain près de 700 morts de part et d'autre. À 13 heures, l'ordre de se replier est donné et les affrontements se déplacent vers le sud. Un monument isolé dans les champs commémore cette bataille. Plus de 250 soldats français reposent au cimetière militaire.
(source : https://www.cheminsdememoire.eu/fr/site-content/28-de-la-bataille-des-frontieres-a-la-bataille-de-la-marne/275-arrancy-sur-crusnes.html)
Le 22 août, le
bataillon subissait les premiers effets du bombardement ennemi, tandis qu'il
allait prendre position dans Arrancy, qu'il avait mission de défendre
à tout prix. Le soir même, aux
officiers du 8e rassemblés, le général ROQUESavait dit
:
« Il est absolument indispensable de tenir Arrancy. Au cas où le
village serait incendié, la défense devrait en être assurée
de l'extérieur. La surveillance la plus active et la résistance
la plus violente doivent être observées pour obtenir le résultat
demandé. Si, pour une raison que le général ne comprendrait
pas, une fraction du bataillon avait évacué Arrancy, on le réattaquerait
à la baïonnette, à la pointe du jour.
Arrancy , ajoute le général, va être votre Sidi-Brahim !
Que chacun fasse le sacrifice de sa vie, Arrancy peut devenir son tombeau. Allez,
je compte sur vous ! »
Le général ne pouvait mieux placer sa confiance. Les chasseurs
du 8evont lui donner pleine satisfaction. La position est de toute importance,
un grand mouvement de repli est en voied'exécution. Si Arrancy, nœud
de routes stratégiques, tombe, c'est une ou deux divisions françaises
qui risquent d'être bousculées par l'ennemi. Les chasseurs le savent;
comme le chef leleur a demandé, ils ont tous fait le sacrifice de
leur vie. Ils tiendront tête coûte que coûte, pendant plus
de douze heures, à des forces dix fois supérieures en nombre.
Le bombardement commence le 24 à 6 h.30. Les crêtes et les bois
voisins sont noirs d'Allemands. A 9 heures, l'attaque d'infanterie se déclenche.
Les chasseurs, embusqués aux lisières du village, derrière
les haies de jardins, perchés dans les greniers, abattent chacun leurhomme.
Noirs de poudre, les mains en sang, ils tirent quand même, ils luttent,
sans fléchir un seul instant; et Arrancy tient toujours. C'est seulement
à 1 heure de l'après-midi que les Allemands sortent en foule et
parviennent à entrer dans le village. Trop tard ! Les troupes qui se
repliaient ont pu exécuter leur mouvement en toute sûreté.
Les chasseurs, fidèles à leurs promesses, ont accompli leur mission.
Sur ordre, ils se replient à leur tour. Au passage, le général
félicite le 8e et lui promet une citation à l'ordre de l'armée
qu'il ne peut lui accorder, étant glorieusement tombé quelques
instants après.
(source)
Bataillon de Chasseurs à Pied pendant la Guerre 1914-1918.
Imprimerie Berger-Levrault. Nancy-Paris-Strasbourg.
Sans date.
Source :
http://gallica.bnf.fr
. Droits : Domaine public. Transcription intégrale
: P. Chagnoux – 2014
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