TESTU Victor Lucien Jérôme
Grade, unité : Soldat - 128e Régiment d'Infanterie
Matricule au recrutement : 1293 - Abbeville (Somme) - Subdivision
Naissance : 09/06/1884 Chépy
Fils de Léon Jérome et de Sidonie Élisabeth HERNAS
Adresses : Franleu (80) au recrutement en 1904 - Woignarue (80) à partir de 1907
Décès : 23/06/1915 (31
ans) Tranchée de Calonne (55 - Meuse)
Genre de mort : Disparu
Mention Mort pour la France : Oui
Jugement : 28/06/1921 ABBEVILLE
Transcription : 23/08/1921 WOIGNARUE
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Journal de marche du 128ème RI à la date du 23 et 24 juin 1915 (page 19/30)
La Tranchée de Calonne, qui doit son nom à Alexandre de Calonne, ministre de Louis XVI, qui fit cette route forestière pour desservir directement son château. Elle forme une ligne de vint-cinq kilomètres située à égale distance des villages de Mouilly, des Eparges et de Saint-Rémy-la-Calonne.
Le livre d’Or des soldats tués aux combats retrace l’horreur de la guerre. En voici un extrait :
“Ce nom de tranchée de Calonne
fait naître immédiatement dans l’esprit, le souvenir des
tranchées, d’odieuse mémoire, boyaux plus ou moins profonds,
creusés souvent à la hâte pour assurer la possession d’une
terrain récemment conquis ou pour arrêter la progression de l’ennemi.
Les mots de Tranchées de Calonne ont une toute autre signification. Les
côtes de Meuse sont couvertes d’une forêt à peu près
continue. Depuis le promontoire d’Hattonchatel, qui s’avance au
cœur de Woëvre jusqu’aux abords de Verdun, ce ne sont que des
bois très accidentés. D’Hattonchatel au fort de Rozelier,
un des ouvrages du camp retranché de Verdun, une chaussée, sans
cesse sous bois, s’allonge pendant 22 kilomètres ; Cette voie maîtresse
parcourt la forêt de la Montagne et va passer, toujours sous les arbres,
à 3 kilomètres de villages de Saint-Rémy et des Eparges
: on l’appelle la Grande Tranchée de Calonne. D’autres chemins
forestiers des côtes de Meuse portent ce nom de tranchée, ainsi
que ceux des Hautes Ornières et de Saint-Maurice.
Au commencement du mois de mai 1915, nous tenions la tranchée de Calonne
à hauteur du village des Eparges.
Dès la fin du mois d’avril, des divisions allemandes renouvelées
se ruèrent à l’assaut de nos positions dans ce secteur,
en subissant des pertes énormes. Les pentes de la colline furent couvertes
de leurs cadavres, car ces combats de la grande tranchée de Calonne furent
les plus importants entre Meuse et Moselle, sans aucun résultat pour
l’ennemi. Il revint à la charge dans les journées
des 22, 23 et 24 juin 1915.
Le 128è régiment d’infanterie, attaquant à l’Est
à la tranchée de Calonne, s’emparait de la première
ligne ennemie et résistait ensuite à toutes les contre-attaques.
La 11è compagnie fut citée à l’ordre de l’armée.
”Les tentatives contre les positions que nous avions conquises sur la voie forestière (tranchée de Calonne) qui relie Verdun au promontoire d’Hattonchatel, n’avaient pas cessé de toute la semaine. Malgré l’acharnement de l’ennemi, nous nous maintenions sur le terrain gagné. Les Allemands, espérant chasser les défenseurs des tranchées, employèrent les bombes asphyxiantes et les liquides enflammés. Ces méthodes cruelles firent, en effet, abandonner un instant les ouvrages, mais une contre-attaque brillamment conduite chassa l’ennemi. Un retour offensif, au milieu de la nuit, fut brisé net par notre feu qui infligea de lourdes pertes aux assaillants.
Les 25, 26 et 27 juin, les Allemands revinrent encore à la charge. Dans la nuit, ils eurent de nouveau recours aux liquides enflammés dégageant une fumée épaisse. A la faveur de ce rideau, ils purent progresser pendant un moment, mais nos soldats, une fois encore, revinrent en avant et reprirent le terrain. L’ennemi cherchait évidemment à atteindre la grande route forestière (tranchée de Calonne) en partant du village de Combres.
Les Hauts-de-Meuse, la tranchée
de Calonne, le Sonvaux.
Du 9 mai au 22 juillet 1915, le régiment tient les lignes aux Éparges
d'abord, où la lutte à la mine a commencé, puis sur les
Hauts-de-Meuse
Les 23 et 24 juin, le régiment attaque à l'est de la tranchée
de Calonne; il s'empare de la première ligne ennemie et résiste
à toutes les contre-attaques. La 11e compagnie est citée à
l'ordre de l'armée.
"Le 23 juin, cette compagnie
est partie, avec un bel entrain, de la première ligne, enlevée
à l'ennemi, pour l'attaque de la deuxième ; s'est emparée
d'une tranchée, est restée deux jours et deux nuits dans sa position
conquise, subissant cinq contre-attaques dont une appuyée par une projection
de pétrole enflammé."
Les 17 et 18 juillet 1915, dans un élan superbe, le régiment reprend
à l'ennemi la croupe sud du ravin de Sonvaux. Le régiment tout
entier est alors cité à l'ordre de la 3e division.
Pertes : 15 officiers, 1.583 hommes.